Un petit billet littérature…Pour une grande œuvre!
NdR : dans tout le billet, j’utiliserai le titre La pierre et Le sabre pour désigner l’ensemble du roman d’Eiji Yoshikawa, dont le titre original est Musashi. En effet, il existe plusieurs éditions, dont certaines découpent le roman en plusieurs tomes (par exemple, l’édition « J’ai lu » a sorti deux tomes : La Pierre et Le Sabre, et La Parfaite Lumière, qui sont de très bonne qualité au passage.
La Pierre et le Sabre, de Eiji Yoshikawa est la biographie de Miyamoto Musashi.
Mais qui est Miyamoto Musashi? C’est un maître de Kenjutsu ( à ne pas confondre avec Kendo ) extrêmement connu, mais bien plus que cela . Miyamoto Musashi était un maître, un vrai. On disait de lui qu’il avait atteint l’état Zen. Il a aussi écrit ce qui a été considéré comme le plus grand livre stratégique Oriental; après l’Art de la guerre de Sun Tze, avec son Traité des 5 roues . ( Au passage, si j’ai le temps, ça aussi nécessitera un billet )
« Le sabre est mon refuge. Chaque fois que ma passion menace de me submerger, je me force à retourner dans l’univers du sabre. C’est ma destinée… »
Mais bon, ne nous arrêtons pas sur ce personnage mythique, tellement repris de la mythologie Japonaise, et attaquons nous au roman en lui même.
L’histoire débute après une terrible bataille : Sekigahara. Deux jeunes campagnards, Takezo Shinmen et Matahachi Hon’hiden, gisent parmi les blessés. Ils tentent malgré leurs blessures de trouver un refuge pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi, vainqueur. La fantastique épopée qui commence ici s’étendra sur plus de 1600 pages. Mais bon… Qu’est-ce que 1600 pages pour raconter une vie, surtout quand elle est aussi passionnante que celle de Musashi ?
Illustration d’un Samourai
Vous découvrirez à travers ce livre comment l’impétueux Takezo verra sa vie bouleversée par la rencontre avec le bonze Takuan Sōhō, ce même sage qui lui donnera plus tard son nouveau nom, Miyamoto Musashi ( Musashi se lit de la même façon que Takezo, et Miyamoto en référence à son village natal, et le lieu de sa renaissance ) . Vous le suivrez pas à pas sur le chemin de l’apprentissage de la vie, sur « la Voie du sabre ». Cette voie ne désigne pas seulement le maniement des armes, mais aussi la cérémonie du thé, la calligraphie, la sculpture, la peinture, la poésie, l’art de vivre en général.
Jin en compagnie de Miyamoto « Johnny » Musashi, Samurai Champloo
Cependant, vous auriez tord de voir ce livre uniquement comme la simple biographie de Musashi, sur plusieurs points. Déja, nous ne suivons pas que Musashi, mais les héros de ce bouquin sont une pléthore de personnages, tous ayant un rôle à jouer. De plus, ce livre est comme une introduction à une philosophie autre : La perfection en toute chose, ainsi que la notion de Voie du Sabre, étendue à « La Voie » . Mais ce livre est aussi un véritable chef d’œuvre de littérature Japonaise.
Pas que des brutes dans le monde du Sabre
Les personnages principaux sont :
– Miyamoto Musashi. O Rly? Il est le fondateur de l’école Nitoryu, le combat à deux sabres.
Musashi, dessin de Takehiko Inoue ( manga Vagabond )
– Sasaki Kojiro, autre Samourai Légendaire ( mon préféré, si vous me demandez ) maître du style Ganryù, qu’il a lui même créé (dérivé de l’école Ittoryu, de Ittosai Ito ). Le plus grand rival de Miyamoto Musashi. Il est classe, il est fort, il est bon, et il apparait dans Fate/stay night.
Sasaki Kojiro, Fate/stay night
– Takuan Sōhō : Le Maître Spirituel de Musashi. Sans lui, dans notre roman Musashi n’existerai pas.
Illustration de Takuan
– Matahachi Hon’Hiden: Le strict opposé de Musashi. Ils étaient amis, quand ils étaient gamins, mais Matahachi rêve de devenir comme Musashi en s’en éloignant de plus en plus au cours du roman.
– Otsu : La femme promise à Matahachi, mais qui aime Musashi. Triangle amoureux? *o*
– Jotarô, un sale gamin, mais le disciple de Musashi.
Et encore tellement d’autres…
Le livre dispose d’une action très bien ficelée, très belle. Beaucoup de sujets sont abordés, allant de l’art du sabre à l’amour en passant par l’art et le voyage.
Oui, ce qu’on vis à travers cette oeuvre est le voyage initiatique de Musashi. Voyage qui ne nous laisse pas de marbre, et que nous vivons en même temps que lui.
Pierre Hadot dit de Socrate dans son livre qu’il y a pour les interlocuteurs de Socrate, deux phases.
L’une, durant laquelle il est persuadé de sa thèse et éssaie de demander à Socrate. L’autre, durant laquelle il se met à réfléchir avec Socrate, à parcourir le même cheminement intellectuel que lui pour finalement se questionner lui même.
Ici, c’est pareil. On a un AVANT la lecture, dans lequel on est ce qu’on est, et un APRES la lecture, après avoir vécu en même temps que Musashi un voyage initiatique. On se pose des questions, et c’est pas un mal.
L’autorité du Shogun? Mugen, Samurai Champloo
Pour résumer: La Pierre et le Sabre, c’est un incontournable. Si vous avez la passion pour le Japon, que ce soit passion des mangas/Animes, passion des Arts Martiaux, passion des philosophies ou autre, ce livre éveillera en vous la PASSION. Peut être sous une autre forme, mais elle est bien là, présente !
Ici, on se ballade dans le Japon du XVIème siècle, on y rencontre du Samouraï, du Moine Bouddhiste, du Gangsta, du Shogun, du Maître militaire, de la veuve et de l’orphelin. Et on voit du pays.
C’est un roman de Cape et d’épée Oriental, très très agréable à lire pour les amateurs de lecture, très très agréable à lire pour les Fanas du Japon, et un véritable chef d’oeuvre, dans lequel on retrouve le fondement du Bushido et de l’âme du Samouraï
Immortalisation du duel entre Kojiro et Musashi
Donc voila, chapeau à l’auteur d’avoir écrit ça, merci à J’ai lu pour l’avoir édité dans nos contrées, et BANZAIIIIIIII !
Musashi n’est pas vraiment un chef d’oeuvre de la litérature japonaise, c’est un roman populaire (voire « de gare » selon mon ancien prof de litérature japonaises à l’INALCO). Yokoshima prend un personage très populaire et s’est chargé d’écrire la légende moderne de cet homme.
J’avoue que malgré des passages très bon (le coup de la fleure coupée, le duel final…) le personage de Musashi m’a enormément lourdé tout du long du roman avec son attitude « tout pour mon épée » que je ne peux plus le blairer même en dessin. Je ne lis pas le (je supose très bon) manga d’Inôe Vagabond à cause de ça d’ailleur.
« que je ne peux plus le blairer… » quel scandale…
il évoque l’ambition humaine, l’évolution et l’éveil
il reflète juste la valeur d’une vie, on peut arriver a de grande chose même en partant de rien, que ce soit un roman ou non c’est un exemple a suivre, si chaque personne devenait ce qu’il est devenu la vie humaine actuel aurais certainement plus de valeur et les gens ne baisserais pas si facilement les bras.
faut savoir parfois lire entre les lignes et ouvrir les yeux et voir que beaucoup de choses sont possible quand on a la volonté de les accomplir …
Je relis régulièrement La pierre et le sabre depuis des années.
L’évolution du personnage à travers le roman est passionnante. Il ne faut pas oublier non plus que les valeurs du Japon médiéval, tout comme celles du Japon moderne, n’ont pas grand chose à voir avec les nôtres.
J’ai bien aimé le manga Vagabond, assez proche du Roman et très bien dessiné.
Le mieux reste le Gorin-no-sho, et puis la Voie du Solitaire, étant un judoka, et surtout un disciple de la niten ichi ryu, j’estime que le roman d’eiji Yoshikawa demeure très romanesque.